Cent ans après l’entrée des troupes allemandes à Bruges, la ville belge commémore la Grande Guerre à travers trois expositions ouvertes au public au « Stadshallen » jusqu’au 22 février 2015. Le conflit mondial est présenté et commenté sous un angle historique et artistique, tant dans son contexte brugeois qu’international. Au rez-de-chaussée du « Stadshallen », Sophie De Schaepdrijver raconte l’histoire peu connue d’une ville occupée qui était aussi une base d’opérations pour la guerre maritime. Du fait de cette position portuaire cruciale comme port d’attache pour les sous-marins, Bruges a subi de nombreux bombardements aériens. Outre la représentation de la vie quotidienne à Bruges marquée par l’instauration d’un régime strictement militaire qui limitait allées et venues des habitants au strict minimum, cette experte de la Première Guerre mondiale ouvre des perspectives sur la dimension mondiale de ce conflit.
Le premier étage présente quant à lui deux expositions de photographies. Carl de Keyzer, photographe de l’agence MAGNUM pose un regard contemporain sur des photos datant de la Grande Guerre. En compagnie de David Van Reybrouck, il a sélectionné des matériaux photographiques historiques de collections internationales. Il a ainsi traité quelque 200 images et en a fait de grandes et impressionnantes épreuves. Carl de Keyzer présente ses propres oeuvres à côté de celles de neuf collègues de l’agence MAGNUM. Ils habitent tous dans un pays où la Grande Guerre a joué un rôle important. Chacun d’eux propose une réflexion personnelle, nourrie de ses origines sur le thème de la guerre. L’écrivain David Van Reybrouck médite quant à lui sur le terrain dans le Westhoek où il est allé s’installer pendant cinq mois. Cette région transfrontalière belgo-française dans la province de Flandre-Occidentale se caractérise par l’un des plus fort taux de suicide de jeunes en Europe. Alors que les commémorations portent sur le souvenir des jeunes hommes et femmes tombées sous les feux de 14-18, David Van Reybrouck a interrogé les familles des disparus suicidés, des psychothérapeutes, des travailleurs sociaux et un prêtre. Ainsi récoltés : de nombreux témoignages et lettres d’adieux qui forment un cycle poétique devenu chemin de croix parcourant les stations d’un chagrin invisible.
Infos complètes : www.brugge1418.be
Expositions ouvertes au Stadshallen – Belfort (Markt 7, Bruges) du mardi au dimanche inclus, sans interruption de 9h30 à 17 heures (fermeture le lundi) jusqu’au 22 février 2015.