Comparer le maréchal Bessières à Bayard peut paraître présomptueux, mais il n’en est rien. À son époque, Bessières fut un chevalier au sens propre du terme tant il en avait l’attitude, l’âme aussi et l’Empereur l’avait parfaitement jugé en le comparant au célèbre capitaine de François Ier. Jeune garde royal, fidèle à ses engagements, il mettra un point d’honneur à protéger la famille royale lors de l’invasion des Tuileries le 10 août 1792. Par la suite, il fera allégeance à Bonaparte puis à l’Empereur. Seule la mort le déliera de son serment.
Bessières avait l’estime de l’Empereur, ce qui était rare. Compagnon de la première heure en Italie, il saura par ses fougueuses charges se faire remarquer par le général Bonaparte. En Égypte sous le commandement de Murat, il usera avec intelligence de la maigre cavalerie qu’il avait à sa disposition. De retour en France, avec Lannes, il mettra sur pied la Garde des consuls, puis la Garde impériale dont il commandera toujours la cavalerie.
Présent à toutes les batailles de l’Empire, il secondera efficacement l’Empereur, même en son absence comme à Medina del Rio Seco où il infligera une sévère défaite aux Espagnols. À Essling en mai 1809, avec Lasalle, Nansouty, Espagne, il épuisera sa cavalerie par des charges qui permettront aux divisions françaises de se replier sur l’île Lobau.
Bessières était aimé de ses soldats et respecté de ses adversaires. En décembre 1808, alors que le général Montbrun négocie avec les habitants de Madrid leur reddition, il s’entend répondre qu’ils n’accepteront de traiter qu’avec le maréchal Bessières. C’est dire en quelle estime les Espagnols tenaient le maréchal ! Gouverneur des provinces du nord de l’Espagne, il fera l’unanimité auprès de la population qu’il saura ménager des affres de la guerre. Pendant la retraite de Russie, à la Bérézina, il recueillera un enfant dont la mère venait de mourir.
Bessières avait du cœur et était profondément croyant. Opposé à Lannes, il se rendra pourtant à son chevet quand celui-ci fut grièvement blessé à Essling. L’Empereur regrettera de ne pas avoir eu Bessières à ses côtés à Waterloo car, selon lui, il aurait décidé de la victoire avec sa cavalerie.
Quelle aurait été l’attitude de Bessières au lendemain de Waterloo ? Aurait-il prêté allégeance à Louis XVIII ou se serait-il retiré sur ses terres ? Délié de son serment envers l’Empereur du fait de son abdication, fidèle à ses serments et mettant un point d’honneur à les respecter, il n’est pas certain que Bessières se serait rallié à Napoléon à son retour de l’île d’Elbe. Le destin en a décidé autrement.
Passionné par l’histoire de France, Marc Cornet a fait du Premier Empire sa période de prédilection. Lui-même militaire dans l’armée de terre puis dans la gendarmerie, il s’est plu à étudier cette glorieuse période de notre histoire et notamment les grands personnages qui gravitaient autour de l’Empereur. Biographe du maréchal Grouchy dont il a réhabilité la mémoire dans un ouvrage récent, il s’intéresse ici au maréchal Bessières qui, avec Murat et Grouchy, fut l’un des plus fameux cavaliers de l’Empire. L’auteur est actuellement en poste dans une brigade de gendarmerie départementale d’Ile-de-France.
Le sommaire complet :
> Introduction
> Un garde royal valeureux
> Cavalier à l’armée des Pyrénées
> Aide de camp de Bonaparte
> Dans les plaines d’Italie
> En route vers la paix
> Les plaisirs de Paris
> En Égypte et en Syrie
> Le Consulat
> Vers l’Empire
> La campagne d’Allemagne
> Austerlitz
> La quatrième coalition
> La guerre obligée
> Cité au bulletin de la Grande Armée
> Eylau
> Une paix éphémère
> Le drame espagnol
> Victoires sans lendemains
> L’Autriche réarme
> Face aux Autrichiens
> Bataille sous Vienne
> La rancœur de deux maréchaux
> Dernières attaques autrichiennes
> Repos avant Wagram
> Bessières échappe à la mort
> Envoyé de l’Empereur
> Au secours de Masséna
> Fuentes de Oñoro
> Bessières mis en cause ?
> L’insurrection espagnole
> De nouveau à la tête de la Garde
> Moscou en flammes
> La Bérézina
> La mort de Bessières
> Dernier hommage
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