Le père de Claude-Louis Berthollet était petit-fils de notaire, fils de notaire, gendre de notaire, beau-frère de notaire et notaire lui-même. Il lui paraissait évident que son fils allait suivre la tradition et lui succéder dans sa charge à Talloire (1), lorsque le moment serait venu. C’était ainsi que depuis plus d’un siècle les Berthollet avaient cheminé dans les rangs de la bourgeoisie savoyarde. Ses années de collège terminées à Annecy, le jeune homme devait parachever son éducation dans la capitale du royaume de Piémont-Sardaigne (2), Turin. Goût poussé de l’économie ou astuce de juriste, sa famille fit établir par la municipalité d’Annecy un certificat de pauvreté et de probité, concernant tous les Berthollet. Grâce à cette attestation il obtint une bourse d’études, délivrée par le roi Victor- Amédée, destinée à aider les talents nécessiteux. Une rouerie en entraînant une autre, au lieu d’y entreprendre comme prévu des études de droit, Claude Berthollet s’inscrivit en médecine ! Il y obtiendra en 1770 son diplôme au bout de quatre années.
Par Marie-Hélène Parinaud / docteur en histoire
Berthollet souhaite poursuivre des études dans une université plus prestigieuse. Quel pays choisir : l’Angleterre, l’Allemagne ou la France ? Et surtout comment subsister ? Sa famille, découvrant sa nouvelle orientation universitaire et mise devant le fait accompli, lui refuse tout subside. Heureusement, parmi ses professeurs, il a suivi les cours du célèbre médecin genevois Tronchin, depuis installé à Paris et devenu le docteur particulier du duc d’Orléans, cousin du roi de France (…)
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