L’histoire de l’Empire n’est pas seulement constituée de campagnes brillantes et de manœuvres diplomatiques géniales, de batailles exemplaires et de défaites célèbres, de discussions avec Monge et Chaptal ou de réformes du Code civil, d’organisation administrative rigoureuse ou de bannissement de madame de Staël, d’épopées et de mythes, de mensonges du Bulletin de la Grande Armée ou des confessions du prisonnier de Sainte-Hélène. Elle est aussi pétrie d’aventures industrielles, individuelles ou collectives. Le développement du travail du cuivre dans la vallée de la Houille, au fond des Ardennes, est l’une de ces aventures qui mérite d’être contée.
Texte Gildard Guillaume/ avocat honoraire, écrivain et administrateur de l’Institut Napoléon
Jusqu’au dernier quart du XVIIIe siècle, la production du cuivre est quasi absente du territoire français et reste largement une spécialité de l’Angleterre et des Pays-Bas autrichiens, dont la Belgique. En 1787, Antoine-Laurent Jacquier de Rosée, né à Châlons-en-Champagne et propriétaire d’une cuivrerie près de Dinant, en pays wallon, décide d’implanter une usine de cuivre à Landrichamps, un village français d’à peine soixante-dix habitants, situé au bout du monde, dans la vallée de la Houille, mais à proximité de la frontière. La construction de l’usine puis sa direction sont confiées à Jean-Jacques Maus, qui a vécu en Angleterre pendant vingt ans et en a rapporté, en plus d’une très riche expérience, des plans de construction de machines à travailler le cuivre. Rapidement opérationnelle, l’usine de Landrichamps va produire principalement des planches de doublage en cuivre pour les coques de bateaux, mais également des chaudrons et du fil de laiton.
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