Le domaine de Saint-Cloud, que Monsieur, frère de Louis XIV, avait aménagé avec splendeur dans quelque 500 hectares de parc, jardins, fabriques et jeux d’eau, autour du château qui dominait la Seine, joua un rôle particulièrement important pour la dynastie napoléonienne.
C’est dans l’Orangerie du château qu’avait eu lieu l’acte fondateur de la dynastie impériale, le 18 brumaire an VIII, et c’est dans la galerie d’Apollon, sous le beau décor peint de Mignard, que fut proclamé le Premier Empire, le 18 mai 1804. Napoléon Ier aima Saint-Cloud où il put, sans jamais cesser de travailler (on parlera même du « Cabinet » de Saint-Cloud), profiter de la nature, chasser et connaître les joies familiales avec ses neveux et nièces et surtout son fils, le roi de Rome. En exil, il évoquera avec émotion les ombrages du parc où il aimait à se promener.
La « résidence affectionnée »
Après 1848, la République met à la disposition du Prince-Président le domaine de Saint-Cloud et il y effectue son premier séjour, que l’on appelle « voyage » dès l’été 1849, parmi les 1 200 caisses d’orangers, myrtes, camélias, lauriers, grenadiers et jasmins. Château et parc deviennent bientôt sa « résidence affectionnée ». Le premier ordre du nouveau maître des lieux est de faire transporter du château voisin de Meudon une harde de jeunes daims enclos dans un pré du parc dit réservé où le public n’a pas accès. Passionné de nature et de chasse, il multiplie ensuite les tirés dans le grand parc, les écuries, boxes et remises pour les nombreux chevaux de selle et d’attelage dont il est fin connaisseur. Puis il fait remettre en état de marche les bassins et la célèbre Grande Cascade, dont les jeux d’eau recommencent à ravir le public venu en foule de Paris. On remplit les glacières couvertes de chaume et sous les ordres de trois jardiniers-chefs, quarante-huit ouvriers entretiennent les serres, les jardins et le parc.
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