Jusqu’au 9 mars 2015, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (Paris) consacre une grande exposition à Viollet-le-Duc. Né dans les derniers mois du Premier Empire, Eugène Viollet-le-Duc a réussi la prouesse d’associer son nom au Second Empire tout en étant célébré lors de sa mort en 1879 par Jules Ferry comme « l’infatigable et triomphant défenseur des monuments de notre histoire ». Homme de contradictions, il pourfend sa vie durant les sages conceptions architecturales de ses confrères pour privilégier une vision audacieuse d’une architecture qu’il définit comme un « organisme vivant ». S’appuyant sur des connaissances encyclopédiques acquises au cours de voyages en France et en Italie dont il est revenu avec de sublimes dessins – beaucoup sont présentés dans l’exposition pour la première fois – il séduit Napoléon III en redonnant vie à des villes, des châteaux et des églises en péril : la Sainte-Chapelle dès les années 1840, Carcassonne, Pierrefonds qu’il « réinvente » pour en faire une résidence impériale d’agrément et, bien sûr, Notre- Dame dont l’Empereur fait mine, en 1856, de redouter la « destruction ». L’exposition montre aussi sa proximité avec le couple impérial pour lequel il réalise le décor en polychromie restituée des cérémonies du Te Deum à Notre-Dame en 1852, celles du mariage de l’Empereur en 1853, celles du baptême du Prince impérial en 1856. Des images à retrouver dans le catalogue-ouvrage de l’exposition Viollet-le-Duc, les visions d’un architecte (Éditions Norma-Cité de l’Architecture et du Patrimoine).
Bruno Calvès