Alors que le musée de la Grande Guerre de Meaux sera inauguré le 11 novembre prochain par le président de la République, Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Verney évoque la Grande Guerre, sa collection qu’il a commencé à amasser dès la fin des années 60.
« Quel est votre état d’esprit à quelques heures de cette inauguration ?
Je suis comme un père porteur qui a donné un enfant à une famille. Il devra vivre sans moi et moi sans lui… Je pourrai encore aider l’équipe en place si elle a besoin de moi, mais je pense qu’il faut un autre regard.
D’où vient cet intérêt pour la Grande Guerre ?
Je suis un enfant de la Seconde Guerre mondiale, je suis né en 1946 d’une mère polonaise. J’allais souvent chez mes grands-parents qui habitaient sur le Chemin des Dames, à Soupir. Je me suis donc retrouvé dès mon plus jeune âge face à d’anciens combattants qui venaient le week-end rechercher un lieu, une tombe… J’ai été profondément marqué par leur présence, par les champs de bataille de cette région où je me promenais. Je me suis donc intéressé très tôt à la Grande Guerre. Je voulais tout savoir, tout comprendre, tout voir. Il fallait que je vois les lieux, que je m’en imprègne. Je suis allé à Verdun dormant sur place. Puis je suis venu aux objets.
Comment peut-on acquérir une telle collection qui sera exposée au musée de Meaux ?
J’ai acheté dans les ventes aux enchères, les bourses du collectionneur, les puces, les brocantes… et au bout de quarante ans j’ai réuni cette collection.
Une collection que vous continuez à enrichir encore aujourd’hui ?
Bien sûr. On continue de chercher et de trouver. Quotidiennement on trouve un objet par l’intermédiaire d’internet même si aujourd’hui le musée commence à recevoir des dons des particuliers.
Le poteau-frontière d’Alsace-Lorraine. Le musée en possédait déjà un mais celui-là était en meilleur état. »