Située au coeur de Paris sur l’Île de la Cité, la Sainte-Chapelle est l’un des emblèmes de l’art gothique rayonnant. Structure à vaisseau unique et à étage, formes élancées, vitraux infinis, peintures aux couleurs florissantes, l’édifice se dérobe derrière de hauts murs comme pour mieux émerveiller ses visiteurs. On oublierait sans doute que cette oeuvre grandiose d’architecture, autrefois chapelle privée de saint Louis, fut conçue avant tout comme un écrin pour abriter des reliques sacrées, un haut lieu symbolique du pouvoir royal et un instrument de propagande politique.
Par Marine Baron
A quelques pas d’une Notre-Dame s’imposant comme un monument incontournable dans le paysage de la capitale et célébrée dans le monde entier, la Sainte-Chapelle fait l’objet d’une notoriété moins éclatante. Accolée à l’imposant Palais de Justice, encerclée de près par des murs épais et surprotégée en leur sein par un portail de fer, elle se fait discrète et, de l’extérieur, presque rien ne s’en devine. Pourtant, des files de touristes plus ou moins imposantes se forment régulièrement sur le trottoir du boulevard du Palais, cherchant à profiter dans la journée de la découverte des lieux ou à assister le soir aux habituels concerts organisés dans la chapelle haute, couvrant un répertoire attendu allant de l’Adagio d’Albinoni au Canon de Pachelbel en passant par les Quatre Saisons de Vivaldi. Sans aucun doute le risque de la visite est-il tout aussi mesuré, car il serait impossible à un novice de ne pas être stupéfait par la vision de ce vaisseau élancé, éblouissant, bigarré, considéré dès l’achèvement de sa construction comme l’« une des plus belles chambres du Paradis ».
Dès la découverte de la chapelle basse, dont le portail est orné d’une statue de la Vierge couronnée sculptée à l’époque de la plus importante restauration des lieux au XIXe siècle, aux teintes profondes et lumineuses où dominent le grenat et le bleu roi, les yeux s’écarquillent, assaillis par la richesse des décors. Mais la partie la plus étonnante de l’édifice reste la chapelle haute, accessible par un étroit escalier en vis, dans laquelle le verre semble avoir littéralement remplacé les murs de pierre. Celle-ci, plus rayonnante, plus haute de plafond, est bel et bien l’âme de la Sainte-Chapelle, du moins sa partie la plus fameuse. Sous de vertigineuses voûtes en ogive, on peut y admirer plus d’un millier de vitraux colorés représentant notamment des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. […]
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