Le massif des Vosges n’a pas été le témoin de combats aussi violents et emblématiques que ceux de Verdun ou du Chemin des Dames. Néanmoins, il demeure un bon exemple du combat de montagne et de la guerre des mines. Dernier verrou montagneux avant la plaine de Lorraine, le col de la Chapelotte, qui culmine à 447 m d’altitude, fut le théâtre de violents affrontements pour la conquête des cotes notamment au début 1915. Il devient ensuite, grâce aux centaines de mètres de galeries, abris et puits creusés par les soldats des deux camps, un terrain propice à l’utilisation des mines dont la puissance ne fera qu’augmenter. Le secteur du col de la Chapelotte conserve encore aujourd’hui d’étonnants vestiges assez méconnus, là où le froid, la neige et le terrain accidenté ont rendu la vie ou la survie du Poilu bien difficile.
Par Vincent Rolin, Historien
Dès la déclaration de guerre, les troupes allemandes occupent tous les cols de la frontière de 1871, depuis la Suisse jusqu’au col du Donon et ensuite sur une ligne qui suit l’actuelle limite du département de Meurthe-et-Moselle. La vallée de la Plaine descend du col du Donon pour déboucher sur la vallée de la Meurthe à Raon-l’Étape. Le col de la Chapelotte marque naturellement la séparation entre la plaine de Lorraine et le massif des Vosges. Au nord, à environ 6 km se trouve la petite ville de Badonviller. Au sud, sud-ouest, se situent le village de Pierre-Percée et le lac du même nom et un peu plus loin Raon l’Étape.
L’établissement du front
Côté français, les deux armées de l’Est, la 1re du général Dubail et la 2e du général de Castelnau, doivent assurer la couverture de l’aile droite du dispositif français et fixer un maximum de troupes allemandes. La première armée couvre une zone d’action qui s’étend de la frontière suisse à la ligne Bayon-Lunéville-Dieuze. Du 14 au 20 août, ces deux armées avancent au-delà du col du Donon en direction de Sarrebourg. Cette progression timide est stoppée le 20 août devant Sarrebourg par les 6e et 7e armées allemandes qui tiennent des positions fortifiées. […]
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