Balaklava, «la charge de la brigade légère» en Crimée

Lors de la guerre de Crimée, Britanniques et Français avaient établi des ouvrages de siège et deux ports d’approvisionnement pour leurs armées, à Balaklava pour les premiers cités, et à Kamiech pour les seconds. Les Russes envoyèrent alors une armée de secours pour s’emparer de ce dernier point. Pour l’anecdote et, avec l’arrivée du printemps, une certaine organisation dans la fastidieuse existence de la troupe commence.
Par Alain Pigeard, Docteur en histoire et en droit, président du Souvenir napoléonien

A Kamiech, dans les baraques en planches, tôles et torchis, des mercantis s’installent et les soldats peuvent ainsi se procurer un peu de tout ; mais c’est à prix d’or, et Kamiech va vite s’appeler « Friponville ». On organise même des courses de chevaux dans les régiments de cavalerie. L’idée a été lancée par les Anglais. Il y a des courses plates, des courses de haies, des steeplechases. Mais Balaklava est décidemment néfaste pour la cavalerie anglaise. La dernière course d’obstacles qui y a été disputée a été si meurtrière (un capitaine tué et deux autres à l’hôpital sur quatre partants !) que lord Raglan et le général Canrobert se sont mis d’accord pour les interdire à l’avenir.

L’armée alliée
Elle comprend le contingent anglais placé sous les ordres du major-général Fitzroy James Henry Somerset devenu lord Raglan (1788-1855), du major-général George Bingham 3e lord Lucan (1800-1888) et commandant la cavalerie britannique, de James Thomas Brudenell lord Cardigan (1797-1868) commandant la brigade de cavalerie légère, enfin du brigadier James Yorcke Scarlett (1799-1871), commandant la brigade lourde.
Le contingent français est commandé par le maréchal Armand-Jacques- Achille Leroy de Saint-Arnaud (1798-1854) puis par François Certain de Canrobert (1809- 1895), après le décès de Saint-Arnaud le 29 septembre 1854, moins d’un mois avant Balaklava. L’Empire ottoman et le royaume de Sardaigne font également partie de la coalition. L’effectif est de 12 000 hommes à Balaklava et les pertes seront de 615 morts.

Les deux chefs
Canrobert va prendre le commandement, auréolé d’une grande popularité. Il est encore très jeune (quarante-cinq ans), brave entre les braves à une époque où la vaillance était monnaie courante chez les chefs qui tous conquéraient leurs galons au feu ; il était heureux d’être appelé « le père du soldat » et celui-ci lui était reconnaissant de sa sollicitude. Caractère généreux et bienveillant, il possédait, dit Émile Ollivier, toutes les qualités morales sauf la simplicité : il piaffait, se pavanait, s’enflait mais, sous ses grands airs de supériorité, restait bonhomme. Il était cultivé mais « aussi incertain dans le commandement que résolu à l’obéissance ». Il avait une horreur maladive des responsabilités. […]

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