Les origines de Paris demeurent empreintes de mystère. Bien que des pans entiers de la fin de la préhistoire et du néolithique aient été dévoilés grâce aux découvertes archéologiques récentes, il reste en particulier une énigme à résoudre : où se trouvait la Lutèce gauloise ?
Par Danielle Chadych
À quand remonte la plus ancienne occupation par l’homme du site de Paris ?
On décèle les premières traces d’occupation de l’homme dans la région parisienne pendant le paléolithique – l’âge de la pierre ancienne – à partir de 500 000 ans avant J.-C. Cette région offre de nombreux atouts géographiques : elle est située à proximité d’un réseau hydrographique important comprenant l’Oise, la Marne, l’Aisne. Elle est traversée par la Seine, un fleuve sauvage et extrêmement puissant, dont le lit a varié au long des millénaires formant des méandres et des chenaux, abandonnés par la suite – tout à fait différent du fleuve tranquille et canalisé d’aujourd’hui. De plus, la région est accessible par une voie de passage terrestre nord-sud, route passant par le col de la Chapelle entre les collines de Belleville et de Ménilmontant et se poursuivant le long de la montagne Sainte Geneviève. L’homme du paléolithique est un nomade qui survit grâce à la chasse, la pêche, la cueillette de baies et de végétaux. Il pourvoit à ses besoins en nourriture dans les plaines et forêts du bassin parisien où prospère le gibier. Il dispose en abondance d’un matériau, le silex, avec lequel il fabrique ses outils : grattoir, racloir et biface. Taillé sur les deux faces, le biface sert à couper le bois, la viande et racler os et peaux. Des outils en silex datant du paléolithique ancien ont été retrouvés à Montmartre, Grenelle et autour de la place d’Italie. L’homme maîtrise le feu, ce qui modifie profondément ses conditions d’existence et son alimentation.
A-t-on retrouvé d’autres preuves de la présence de l’homme à ces époques lointaines ?
Lors de fouilles archéologiques effectuées en 2008 à l’occasion de la construction d’un établissement de la Ville de Paris au 62, rue Henry Farman (15e), on a découvert les traces d’un campement datant du mésolithique, période de transition entre le paléolithique et le néolithique, soit vers 9000 ans avant J.-C. Des nomades ont fait une halte de quelques semaines sur ce lieu qui jouxtait alors la Seine, s’étirant le long des berges ou d’un ancien chenal ou d’une île. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs, comprenant une ou deux familles, ont laissé des traces de foyers. Ils se sont installés sous des tentes ou dans des cabanes à cet emplacement qui leur paraît particulièrement favorable. Ils disposent d’eau, récoltent les baies et capturent le gibier – sangliers, cerfs, chevreuils, aurochs – dans la forêt environnante. Ils peuvent réparer leurs armes et en fabriquer de nouvelles, notamment des arcs, pour attaquer leurs proies. De nombreuses pointes de flèches en silex ont été retrouvées sur le site, alors que les objets en bois ou en os qui se conservent difficilement au fil du temps ont disparu. Ces pointes extrêmement petites, maintenues sur des armatures en bois, sont utilisées aussi pour découper les peaux animales et pour tailler les objets en bois.
À quelle époque et à quel endroit l’homme se fixe-t-il plus longuement à Paris ? […]
Retrouvez l’intégralité de l’article dans le n°1 de Paris de Lutèce à nos jours en vente en ligne sur boutique.soteca-editions.fr.