Très vite, Élisa et Caroline Bonaparte comprennent qu’à leur époque, sans instruction, à moins d’être une rare beauté, une femme est condamnée à une existence morne et languissante dans l’ombre de son père, de son frère ou de son mari. Pour elles, qui ont bénéficié d’une excellente éducation – étape indispensable avant d’espérer s’imposer dans un monde d’hommes –, c’est une situation intolérable.
Fait par Marie Petitot / historienne
En juillet 1805, Élisa prend possession de la principauté italienne de Lucques. « Bien que les décrets soient signés au nom du prince [son mari], en substance c’est [elle] qui gouverne », et ce dans tous les domaines. Fine politique, elle s’intéresse à l’architecture, à l’urbanisme, aux arts, aux sciences et aux lettres. Elle est aussi particulièrement sensible à l’éducation de ses sujets. La nouvelle princesse est consternée : il faut éduquer massivement la population, et moderniser les programmes. Perspicace, elle réorganise complètement le secteur éducatif, interdisant les punitions corporelles, créant un grand nombre d’écoles primaires, offrant la gratuité de l’enseignement aux élèves issus de familles désargentées, ouvrant le collège Félix le 1er décembre 1807 pour y instruire les jeunes Lucquois de bonne famille et nommant des laïcs aux postes d’enseignant (…)
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