La campagne de 1813

La campagne d’Allemagne sonne le glas du Grand Empire. Pourtant, malgré le désastreux épisode russe, l’Empereur réussit à former une nouvelle armée qui lui permet de remporter les victoires de Bautzen, Lützen et Dresde. Malheureusement, aucune d’elles n’est décisive et la supériorité numérique des coalisés l’emporte bientôt. La bataille de Leipzig dite « bataille des Nations » clôt la campagne par une terrible défaite pour la Grande Armée qui perd tous ses alliés. Mais ce qui frappe surtout dans cette campagne, c’est la violence des combats. Jamais encore les hommes ne se sont battus avec autant d’acharnement, jamais les batailles ne furent aussi meurtrières.

Texte : Vincent Rolin, Historien

La situation au début de l’année 1813 Après la Bérézina, Napoléon quitte la Grande Armée le 5 décembre 1812 à Smorgoni en Lituanie. Il en laisse le commandement à Murat qui, préoccupé de ses affaire napolitaines, l’abandonne à son tour le 24 janvier 1813 au prince Eugène. Le pauvre prince se retrouve dans une situation particulièrement difficile. L’armée, pressée par l’ennemi russe et terriblement affaiblie après la retraite de 1812, occupe la ligne de la Vistule. De plus, certains corps étrangers qui la composent fléchissent et se retournent contre leur ancien allié. Ce sont d’abord les Prussiens qui abandonnent le corps d’armée de Macdonald: la défection de York intervient le 3 janvier 1813. Ces troupes constituaient les deux tiers des forces du XIe corps.

Puis le corps autrichien de Schwarzenberg, qui compose l’aile droite de la Grande Armée au sein du VIIe corps du général Reynier, se replie en Galicie autrichienne (nord-est de la Hongrie). Autrement dit, les Autrichiens se retirent de la zone des combats. Ces deux trahisons obligent le prince Eugène à se replier d’abord sur l’Oder, puis à se concentrer autour de Berlin. Les Russes peuvent ainsi entrer à Varsovie le 9 février entrainant la fin du grand-duché de Varsovie (…)

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