L’oppression des peuples finit souvent par la révolte de ces derniers et l’histoire de France n’échappe pas à cette constante. Ainsi, la terre cévenole résista à une purification religieuse dont l’événement marquant reste la révolte armée et populaire qui se déroula de 1702 à fin 1704.
Par Erik Barbanson, Historien
Henri IV met fin aux guerres de religion qui ensanglantent la France depuis près d’un siècle. Par l’édit de Nantes signé en 1598, il reconnaît et garantit la liberté de culte aux protestants, mais l’équilibre reste précaire. À partir de 1620, Louis XIII et le cardinal de Richelieu cherchent à réduire le pouvoir des protestants, dont certains ont repris la lutte sous l’impulsion du duc de Rohan. Le point culminant de leur action reste le siège de La Rochelle en 1628. La paix, puis la grâce d’Alès en 1630, suppriment les places de sûreté protestantes et les assemblées politiques, mais maintiennent le droit de culte. Louis XIV ne peut admettre qu’une partie de ses sujets n’aient pas la même religion que lui.
Si la France compte alors plus de vingt millions de sujets, près d’un million sont protestants (aussi appelés Huguenots ou encore membres de la « Religion Prétendue Réformée»), et un quart d’entre eux résident dans les plaines du Bas-Languedoc, le Vivarais et les Cévennes. Ainsi, le monarque absolu entreprend une purification religieuse qui se durcit à partir de 1680. Les conversions par la force se généralisent avec en particulier la mise en place des dragonnades (hébergement de soldats à la charge de la population jusqu’à la conversion), tandis que la destruction des lieux de culte et l’arrestation de pasteurs se multiplient.
Après un effort accru en 1685, permettant plus de trois cent mille conversions, Louis XIV estime qu’il n’y a plus en France que des catholiques et des « nouveaux convertis », et révoque l’édit de Nantes en octobre 1685. Le culte protestant est interdit, les temples sont détruits, et les pasteurs expulsés. Dans les Cévennes, seuls deux temples ont traversé cette période de troubles jusqu’à nous : celui du Collet-de-Dèze, construit en 1646, et celui de Vialas. Les nouveaux convertis sont obligés de suivre la messe des prêtres catholiques. Les enfants des nouveaux convertis et des protestants récalcitrants doivent être baptisés, et ceux en âge doivent suivre le catéchisme. […]
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