«La vraie demeure des rois, la maison des siècles», c’est ainsi que Napoléon 1er résumait la nature profonde du château de Fontainebleau, cas unique d’une résidence pouvant revendiquer une occupation pratiquement ininterrompue depuis saint Louis. Tous les souverains sans exception ont en effet marqué, d’une manière ou d’une autre, leur passage en ce palais dont les cours, ailes, pavillons et autres salons portent encore durablement la marque et bien souvent le nom. Il existe en ces murs une tradition, un esprit des lieux, que chaque régime, royal, impérial et même républicain, a su méditer et respecter.
Pour Napoléon III, on ne s’étonnera pas de voir que ce même respect historique se double d’une logique d’affection familiale. Si la cour du Cheval blanc résonne encore des adieux à la garde du fondateur de la dynastie, l’Empereur n’oublie pas également que c’est dans la chapelle du château qu’il fut baptisé le 4 novembre 1810. Mais c’est sans doute d’une certaine visite en compagnie de sa mère, la reine Hortense, au printemps 1831, véritable pèlerinage sur les traces de l’Empire, que Louis-Napoléon se souvient avec le plus d’émotion. Fontainebleau fut également le cadre en novembre 1852 de la cour empressée du très transitoire prince-président envers Eugénie de Guzman, tous deux revenant un an plus tard auréolés d’une dignité impériale nouvellement restaurée. Diverses raisons donc qui vont assurer au somptueux pied-à-terre bellifontain une affection toute particulière, jamais démentie durant tout le règne, aux yeux de ses augustes visiteurs.
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