Pour le trafic ferroviaire, la mobilisation générale décrétée le 1er août 1914 a eu notamment pour conséquences d’augmenter le nombre des trains spéciaux, acheminant réservistes et matériel vers les dépôts. Cet accroissement de la circulation ferroviaire a bouleversé le trafic habituel et engendré de nombreuses perturbations occasionnant plusieurs accidents graves sur le réseau ferré français. Parmi ces catastrophes, il y a celle de Bricquebec dans la Manche dans la nuit du 4 au 5 août 1914 pour laquelle nous disposons de renseignements grâce au dossier de procédure du Conseil de guerre résultant de cette catastrophe.
Le 4 août 1914, au milieu de la nuit, le train 3 433 venant de Coutances file en direction de Cherbourg. Il est composé de 24 wagons remplis de centaines de réservistes principalement originaires des Côtes-du- Nord (Côtes d’Armor depuis mars 1990). Le 3433 a trois minutes de retard sur l’horaire prévu. En temps normal, ce train ne roule pas à cette heure. Le conducteur et le mécanicien n’ont jamais circulé sur cette ligne qu’ils ne connaissent pas. De plus, leur visibilité est fortement réduite en raison d’un violent orage, de la nuit et de la courbe de la voie à cet endroit. Enfin, ils apprécient mal les distances qui les séparent de la gare de Bricquebec. Le conducteur décide de faire ralentir son train. Il se penche en dehors de sa machine et aperçoit soudain à environ 60 m un train venant de Bricquebec et qui se dirige vers eux. Immédiatement, il fait renverser la vapeur, mais il est trop tard. Il ne peut éviter la collision avec un train de matériel vide de 26 wagons provenant de Cherbourg.
Pour lire la suite de l’article, commandez en ligne 14-18 magazine n°54 sur boutique.soteca-editions.fr