Sans nul doute le casque et la cuirasse – « l’armure » comme on disait parfois – ont-ils toujours suscité une certaine fascination chez Napoléon. Sous le Consulat puis l’Empire, on trouve en effet régulièrement trace de l’intérêt de l’Empereur pour ce qu’il considérait comme « l’attribut militaire par excellence ». Napoléon tenait en effet la cuirasse utile non seulement comme arme défensive, mais il lui attribuait également un singulier effet moral, tant sur l’imagination de celui qui en était revêtu que sur les soldats à qui il faisait face.
Par Axel Aboulker, Historien
En 1801, ayant pris conscience lors de la seconde campagne d’Italie de la nécessité de se doter d’une cavalerie de « rupture » efficace, Bonaparte s’attelait à la création des régiments de cuirassiers. En 1809, tandis qu’il attachait un soin tout particulier à ce que l’armure de François Ier soit ramenée en France, Napoléon décidait de cuirasser les régiments de carabiniers et choisissait lui-respectivement destinées à l’Empereur et au prince de Neuchâtel (1). La première se trouve au garde-meuble de l’Empereur à Saint- Cloud, la seconde au dépôt central de l’Artillerie. Contrairement à ce qu’ont affirmé nombre d’historiens, la cuirasse de Napoléon n’a donc pas été réalisée en 1807 et existe depuis longtemps lorsque le prince de Neuchâtel en demande l’expédition au quartier général impérial le 28 mai 1807.même tous les détails de leur nouvel uniforme, en particulier le casque à l’antique surmonté d’une chenille écarlate et la cuirasse de cuivre dont il vantait la beauté. À bien d’autres reprises encore, Napoléon continua de manifester son intérêt pour « l’armure », souhaitant ainsi faire porter la cuirasse à tous les dignitaires de l’ordre des Trois Toisons d’Or tandis qu’il songeait encore en 1812 à créer des compagnies de gardes du corps portant également la cuirasse.
C’est peu de temps avant la bataille de Friedland, en mai 1807, que l’on trouve pour la première fois trace du casque et de la cuirasse de Napoléon.
Une série de lettres échangées entre le maréchal Berthier, le directeur général du parc d’artillerie Saint-Laurent et l’inspecteur en chef aux revues Denniée, nous apprend qu’il existe à cette époque deux armures (comprenant casque et cuirasse) respectivement destinées à l’Empereur et au prince de Neuchâtel (1). La première se trouve au garde-meuble de l’Empereur à Saint- Cloud, la seconde au dépôt central de l’Artillerie. Contrairement à ce qu’ont affirmé nombre d’historiens, la cuirasse de Napoléon n’a donc pas été réalisée en 1807 et existe depuis longtemps lorsque le prince de Neuchâtel en demande l’expédition au quartier général impérial le 28 mai 1807. […]
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