Croissy, Bauldry de Marigny est propriétaire d’une maison, située à cent mètres du château, qu’il loue à la famille Campan, puis à une Créole, Mme de Lamothe-Hostein, que Rose de Beauharnais avec ses enfants fréquentent à la belle saison. Suite aux événements insurrectionnels parisiens, la future impératrice décide de venir y habiter à partir du 10 août 1793. Elle est attirée par le charme de cette bourgade au bord de la Seine, à 10 km à l’ouest de Paris. Son fils Eugène, âgé de douze ans, est placé en apprentissage chez le menuisier du village Jean-Baptiste Cochard, qui tient aussi les registres de l’état civil ; quant à Hortense, qui n’a que dix ans, elle apprend la couture chez Julie Bleszeau dont le mari est serviteur au château. Rose se lie vite d’amitié avec le maire, Jean Chanorier, qui habite le château. Né à Lyon en 1746, Chanorier a succédé à vingt-cinq ans à son père comme receveur des tailles puis administrateur de la Caisse et des bureaux des Recettes ; il a ainsi hérité de la seigneurie de Croissy qui relève du prince de Condé. Ce village est dominé par les exploitations maraîchères. Chanorier, épris et adepte des théories libérales, a par différentes mesures facilité le travail des maraîchers et créé une bergerie moderne de moutons Mérinos. Une variété de pomme de terre nommée « la chanorière » a été propagée sur les terres croissillonnes. Et, à la mi-juillet 1789, Jean Chanorier a rejoint la Révolution en devenant le premier maire de Croissy.
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