Les plus grandes stars du sport et du show-biz s’y sont produites. Aujourd’hui jardin d’un PSG aux ambitions européennes, le Parc des Princes a connu un siècle de transformations. Un peu d’histoire sur la célèbre enceinte de la Porte d’Auteuil…
Par François Artigas
A sa création en 1897 par Henri Desgrange et Victor Goddet, le Parc est un stade vélodrome dont la piste cycliste est un anneau de 666,66 m avec des virages tellement relevés qu’ils feront peur à certains coureurs peu habitués à courir sur piste. Il est doté d’une tribune découverte de douze mille places. Frantz Reichel, à l’époque responsable de la rubrique des sports du Figaro, annonce d’emblée l’échec de ce stade : « Trop grand, trop loin. » Mais, il se trompe car le Parc va devenir très vite rentable… Desgrange, qui est aussi le patron du journal L’Auto et à partir de 1910 du Vel’d’Hiv, a la haute main sur la plupart des événements sportifs qui sont organisés dans la capitale, l’été au Parc comme l’hiver au Vel’d’Hiv.
« Le Tour de France y arrive dès 1903 pour sa première édition et ce sans interruption jusqu’en 1967. En 1932, sa capacité sera portée à près de cinquante mille places. Trente ans, plus tard, ses vestiaires indignes d’un grand stade européen seront équipés de… tapis de douche et de portemanteaux ! La dernière arrivée du Tour au Parc des Princes en 1967 y verra la victoire de Raymond Poulidor à l’issue d’une étape disputée contre-la-montre. Cette année-là, la Grande Boucle sera remportée par le Français Roger Pingeon. Dès le lendemain de l’arrivée, les travaux de démolition de la célèbre piste rose débuteront » rappelle l’historien Serge Laget, auteur de très nombreux ouvrages de référence sur le sport français. Le périphérique est en construction et deux des tribunes du Parc sont détruites pour laisser place au chantier de ce boulevard circulaire d’un peu plus de trente-cinq kilomètres de longueur qui, aux dires de ses promoteurs, devrait changer la vie des Parisiens.
Une tragédie évitée de justesse
Le 2 avril 1970, le Parc accueille la rencontre de Coupe de France opposant Saint-Étienne à Nîmes. Une affiche particulièrement alléchante qui attire un très nombreux public. Ils seront ainsi trente mille à se présenter à l’entrée du stade pour un Parc dont la capacité a été réduite à dix-huit mille places ! S’ensuit une gigantesque bousculade : les cent cinquante policiers présents sont totalement débordés. Un témoin raconte : « Il y avait tellement de monde à pousser à l’entrée du stade, que les grilles ont fini par céder. Une fois arrivé dans les tribunes, je n’ai pas touché terre de toute la durée du match. En sortant du Parc, il s’en est fallu d’un rien que je sois écrasé contre une voiture en stationnement. J’ai eu la peur de ma vie. » Bilan : une trentaine de blessés dont une quinzaine gravement, certains spectateurs étant tombés du toit. La responsabilité des organisateurs sera pointée du doigt dès le lendemain par Michel Drucker, à l’époque journaliste de sport dans le journal télévisé de 13 heures présenté par Bernard Volker. […]
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