Depuis le début de sa construction en 1678, en remplacement du potager établi par Louis XIII, le Potager du roi de Versailles est à la fois un lieu de production alimentaire et un lieu de recherche et de diffusion des savoirs. Dès sa création, il est aussi un lieu de visite. Louis XIV y reçoit le Doge de Venise et l’ambassadeur du roi de Siam. Toutefois, il faut attendre 1991 pour que cette dernière fonction soit explicitement organisée. Avec l’ouverture à la promenade de tous, le Potager entérine sa fonction de jardin historique qui a débuté avec son classement comme monument historique en 1926. Aujourd’hui, le visiteur découvre à la fois une exploitation agricole, une école et une interprétation du passé. À travers cet espace exceptionnel, nos contemporains sont invités à s’imprégner de l’esprit des jardiniers qui y ont travaillé au cours des trois cent trente-cinq années de son existence et à se confronter aux questions jardinières, alimentaires et paysagères d’aujourd’hui.
Par Antoine Jacobsohn. Responsable du Potager du roi, École nationale supérieure de paysage.
Ouvert sur le ciel, traversé par des lignes droites, le Potager du roi est un exemple accompli de l’art du jardin régulier. Pourtant, l’emplacement choisi, peu favorable à l’établissement d’un potager, nécessita des travaux importants. Il fallut en effet assécher le marécage préexistant, «l’Étang puant ». Pour ce faire, les sables extraits de la pièce d’eau des Suisses voisine ont été utilisés en remblai et de la terre des collines de Satory ajoutée par dessus. La construction des terrasses et des murs fut assurée par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Comme à son origine, le jardin est structuré autour d’une partie centrale, le Grand carré. Celui- ci est divisé en seize «carrés» disposés autour d’un grand bassin, servant de réserve pour l’arrosage.
Ouvert sur le ciel, traversé par des lignes droites, le Potager du roi est un exemple accompli de l’art du jardin régulier Les «carrés» sont entourés de poiriers palissés en contre-espaliers. Répartis autour du Grand carré et clos de hauts murs, vingt-cinq jardins viennent compléter l’espace. Au milieu des années 1780, un certain nombre de murs ont été détruits et aujourd’hui, sur la même superficie, ce sont quatorze jardins qui constituent l’enceinte du Grand carré. Le Potager du roi mesure un peu plus de neuf hectares. Il est légèrement plus grand qu’à sa création car au début du XVIIIe siècle y fut ajoutée, en extension vers le sud, une parcelle rectangulaire de plus d’un hectare, dite le «clos aux asperges» (…)
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