Né à Ajaccio le 15 août 1769, c’est-à-dire trois mois seulement après la défaite de l’armée nationale corse (paoliste) survenue le 8 mai 1769 à Ponte Novo, Napoléon arrive au sein d’une famille traditionnelle de notables corses. Sa jeunesse sera fortement marquée par ces circonstances.
Par Michel Vergé-Franceschi / Professeur des Universités
Sa mère, Laetitia Ramolino, a perdu dès 1755 son propre père Giovan-Geronimo Ramolino. Comme toute orpheline, propriétaire immédiate de son bien, elle a été recherchée très tôt en mariage au sein des élites locales et a été mariée très jeune, à quatorze ans, et par force à Carlo Bonaparte (alors amoureux d’une autre) par contrat du 31 mai 1764. Elle a une dot convenable, donnée par son grand-oncle Giovan-Andrea Ramolino, son oncle le révérend père Francesco Ramolino et son grand-père Giovanni Ramolino : 7 000 lires génoises, c’est-àdire quelques vignes et deux appartements, l’un loué à une boulangère dans les faubourgs d’Ajaccio, avec en-dessous un four à pain, et l’autre dans un immeuble proche de l’abattoir. Jeune femme élégante, Laetitia aime à dépenser pour ses toilettes (robes, corsages, mantilles, jupon fleuri à la dernière mode, et plusieurs paires de chaussures, achetées par exemple à Ajaccio en 1767). Elle y est du reste encouragée par sa propre mère Angela-Maria Pietrasanta, femme déterminée, remariée depuis 1757 avec 4 000 lires de dot à un officier suisse et protestant, François Fesch, engagé dans les forces françaises à Ajaccio. Pourtant, fils d’un riche banquier de Bâle, Fesch a été déshérité par celui-ci quand il a appris qu’il s’était converti après avoir été endoctriné par don Luciano Bonaparte (…)
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