Jusqu’au 11 janvier 2016, le Grand Palais présente de nombreuses oeuvres d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun. Cette exposition rappelle la carrière d’une artiste dont la vie s’étend du règne de Louis XV à celui de Louis-Philippe. Les autoportraits abondent: peintures, pastels et dessins associent élégamment grâce et fierté féminines. Alors que l’Ancien Régime et son institution des beaux-arts touchent à leur fin, elle supplante la plupart de ses concurrents portraitistes. Son plus grand coup de force à cet égard est de présenter au Salon de 1787 deux peintures qu’on ne peut dissocier. D’un côté, le portrait de Marie-Antoinette entourée de ses enfants, en reine soucieuse de redresser son image de libertine dispendieuse ; de l’autre, le portrait d’une femme artiste serrant contre sa poitrine, avec une effusion raphaélesque, sa fille Julie. Ce dernier tableau, l’un des plus beaux et des plus populaires parmi les nombreuses oeuvres du peintre que possède le Louvre, est resté l’emblème de la «tendresse maternelle» depuis sa première apparition publique. La culture des Lumières, rousseauisme oblige, impose à l’artiste d’endosser ce rôle; ce qu’elle fait de gaieté de coeur et avec un succès retentissant.
Madame Vigée Le Brun, 1755-1842
Grand Palais, galeries nationales
Du 23 septembre 2015 au 11 janvier 2016