Aujourd’hui employé dans un sens assez large, le thermalisme compte en France environ 1 737 établissements – thermes, thalassos et spas – destinés à utiliser l’eau pour ses bienfaits thérapeutiques. C’est au Second Empire que la France se voit prise d’une véritable fièvre thermale grâce aux rapides progrès techniques et scientifiques. De nombreuses infrastructures sont alors construites, notamment dans le Sud-Ouest, développant au passage le tourisme.
Par Klervi Le Collen, Historienne des médias
L’’histoire du thermalisme prend racine dans l’Antiquité et va devenir tributaire tout autant du développement des technologies que des moeurs, de l’évolution de l’hygiène et de bien d’autres paramètres économiques ou encore topographiques. Ainsi, l’homme voit dans les sources naturelles chaudes un moyen thérapeutique et découvre au fil du temps les propriétés et spécificités de chacune d’entre elles.
La fièvre thermale
L’âge d’or du thermalisme débute au XIXe siècle et plus particulièrement sous Napoléon III. Grâce aux progrès techniques et scientifiques, les villes possédant des sources aux vertus médicinales se modernisent et aménagent leur territoire, avec comme principal objectif de faire venir en masse aussi bien des touristes que des curistes. Si l’aristocratie est depuis longtemps amatrice de ce type de séjour, c’est avec l’arrivée de la bourgeoisie que l’on va parler de « fièvre thermale » et de « révolution thermale », car désormais un plus large éventail de la population veut profiter des eaux bienfaitrices. Même les membres du clergé, jusqu’ici plutôt réfractaires, commencent à fréquenter ces établissements de plus en plus réglementés. L’hydrothérapie se démocratise et les politiques publiques locales proposent des « marchés » aux investisseurs afin de permettre aux personnes les plus démunies de profiter des bains publics. C’est donc grâce à ces hommes d’affaires qui investissent dans l’exploitation de ces sources – dans le but d’une rentabilité financière conséquente –, que les villes et les établissements thermaux vont se développer et s’organiser.
Le couple impérial est aussi à l’origine de cette fièvre thermale notamment dans la région du Sud-Ouest. En effet, Eugénie était une habituée des villes d’eaux pyrénéennes, qu’elle fréquentait avant même son mariage impérial. La proximité géographique avec son pays d’origine, l’Espagne, lui permettait de découvrir les bienfaits hydrauliques. Elle fit découvrir ensuite toute la beauté des paysages et de la montagne à l’Empereur qui, à son tour, se prit d’affection pour cette région. Eugénie lança donc la vogue du thermalisme pyrénéen. Les Pyrénées connurent alors un beau développement économique et touristique comme le montrent ces quelques photos de Luchon, Dax et Eaux-Bonnes. […]
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