Loin des corps d’élite prestigieux dont le régime aime à s’entourer, l’infanterie de ligne, bien méconnue, constitue pourtant la substance véritable de l’armée impériale.
Comme de coutume, l’infanterie de ligne est vouée à une vie de garnison sans grand éclat ou aux épreuves de la guerre dont elle est la dernière à tirer gloire. Les victoires de Crimée et d’Italie sont pourtant largement les siennes, au terme de ce que le maréchal de Saint-Arnaud appelle des « batailles de soldats ». Bien armée mais passablement dépassée par le nouveau visage du combat, elle donne le spectacle du meilleur comme du pire en 1870 suivant les aptitudes de ses chefs.
Effectifs et organisation
L’infanterie représente à elle seule plus des deux tiers de l’armée. Ses effectifs oscillent entre 281 000 hommes en 1854 et 237 000 en 1865, au plus fort d’une politique d’économies. D’un volume très comparable à ce qu’il était en 1789, l’infanterie comprend depuis 1840 75 régiments de ligne et 25 de légère. Subdivision des troupes à pied depuis 1803, l’infanterie légère ne se distingue plus de la ligne que par un fusil légèrement plus court, un uniforme plus seyant et une réputation renforcée par ses excellents officiers en Algérie.
Le régiment compte de 1 800 à 2 000 hommes. Aux côtés des compagnies du centre dites de fusiliers (chasseurs dans la légère), les trois bataillons du régiment possèdent deux compagnies d’élite, une de grenadiers (carabiniers dans la légère) et une de voltigeurs.
Si possible de haute taille, les grenadiers portent les épaulettes écarlates depuis 1779. D’après certains, ils ne valent pas les voltigeurs, râblés et dégourdis, créés par Napoléon Ier en 1805. Les régiments seront brièvement organisés à quatre bataillons en 1855 puis en 1859.
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