Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851 Bonaparte procède à un coup d’État afin de conserver le pouvoir. Deux proclamations sont massivement placardées dans la capitale à l’adresse du peuple et de l’armée. Elles ont pour but de justifier le décret présidentiel
Par Bruno Martin-Gay Historien et juriste
Le premier président de la République élu au suffrage universel direct, le 10 décembre 1848, devient ainsi le premier et le seul à commettre une telle action de force. Pourtant, cette opération nocturne violant la constitution de 1848 de la Seconde République est tout sauf un coup de tonnerre dans un ciel serein. Sur la scène du théâtre antique, le chœur aurait presque pu en annoncer au spectateur l’inéluctable survenance tant ses germes se discernent précocement pour mûrir progressivement jusqu’en 1851, date à laquelle le complot se prépare puis s’accomplit.
Les germes du coup d’État sont d’abord observables dans le texte même de la Constitution. Ce texte établit un régime présidentiel reposant sur une stricte séparation des pouvoirs entre deux autorités concurrentes ayant, en principe, une même origine élective (…)
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