Par Gérard Lucotte. Professeur à l’École d’anthropologie de Paris.
Selon une thèse bien connue du grand public (1), Napoléon aurait été empoisonné à l’arsenic. Cette étude met un terme à toutes les suppositions ou analyses proposées précédemment.
Quelle que soit la cause de la mort, force est de constater (2) que la symptomatologie présentée par Napoléon – telle qu’elle est décrite par ses médecins successifs (O’Meara, qui soigne Napoléon de juillet 1815 à juillet 1818, puis Antommarchi, de fin septembre 1819 au 5 mai 1821) et par des témoins (Montholon, Bertrand, Marchand et Ali) – n’évoque absolument pas une intoxication arsenicale, qu’elle soit aigüe ou chronique: les vomissements, les douleurs abdominales et la soif sont trop peu spécifiques pour avoir une quelconque signification.
De plus, les signes très spécifiques sont tous absents : la neuropathie périphérique n’est jamais évoquée ; il n’y a pas d’atteintes cutanées (dermatose exfoliatrice palmoplantaire, kératodermie, mélanodermie), ni d’atteintes des phanères (alopécie, atteinte unguéale : bande de Mess).
C’est en 1961 qu’un dentiste suédois, Sten Forshufvud, après avoir lu les mémoires alors récemment publiés de Marchand, affirma cependant que les symptômes présentés par l’Empereur étaient caractéristiques d’une intoxication arsenicale.
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