L’arène désolée dite « place du parvis de Notre-Dame », devant la cathédrale lessivée et restaurée d’aujourd’hui, déconnecte l’édifice de son histoire pour n’en privilégier que la monumentalité. Malgré le marquage au sol de l’emprise de l’ancienne cathédrale Saint-Étienne, du parvis et de l’Hôtel-Dieu médiévaux, tout se passe comme si, sans le vouloir, on avait parachevé la table rase entreprise par le baron Haussmann sur l’île de la Cité pour répondre à la volonté de modernisation de la capitale de l’Empereur Napoléon III.
Par Françoise Theillou
Le « parvis », du latin ecclésiastique paradisus (ce n’est rien de moins que «le paradis»), désigne l’espace ménagé devant l’église, jadis enclos d’une balustrade ou d’un portique. Il apparaît dans la langue, ce n’est pas un hasard, au mitan du xiiie siècle, plus précisément au cours de la construction de Notre-Dame, lorsque le projet initial de l’évêque Maurice de Sully, son maître d’oeuvre, est revu à la hausse : aménagement d’une rue donnant accès à la cathédrale (rue Neuve-Notre-Dame), allongement du chevet gothique et, par voie de conséquence, déplacement et reconstruction de la résidence de l’évêque et de l’Hôtel-Dieu, agrandissement enfin de l’enclos sacré, notre «parvis», devant les 30 m de longueur de la façade du bâtiment (…)
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