Printemps 1792. La guerre vient d’éclater et déjà la gestion des nombreux prisonniers, accrue par une foule de déserteurs étrangers, pose des questions inédites aux autorités. Au même moment, la levée des troupes françaises provoque d’insondables problèmes de main-d’oeuvre dans les manufactures et les négoces urbains, mais aussi dans les campagnes où artisans et manouvriers, le plus souvent jeunes et très pauvres, s’engagent en masse. Les rapports des districts de la Somme, les minutes des notaires et l’état civil se révèlent de véritables mines de renseignements sur la période, car ils permettent d’identifier les prisonniers étrangers, et de circonscrire la place originale du vaincu dans le contexte très particulier des guerres de la Révolution et de l’Empire
Par Hervé Bennezon / docteur en histoire-HDR
Au cours des premières années de conflit, si le département de la Somme s’est trouvé assez proche du théâtre des opérations pour servir d’étape aux prisonniers autrichiens, hongrois, saxons ou britanniques en transit, il se trouve bientôt suffisamment en retrait pour rendre difficile toute tentative d’évasion (…)
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