Fin 1914, l’Entente possède la maîtrise de la mer confirmée par l’élimination des quelques raiders allemands menant la guerre de course dans le Pacifique et l’océan Indien. L’escadre de l’amiral von Spee qui tentait de regagner l’Allemagne par l’Atlantique a été anéantie aux Falklands (Malouines) le 8 décembre 1914, après son succès à Coronel contre l’escadre improvisée de l’amiral Cradock. Cependant, la mer Noire et la mer Baltique restent sous la domination des flottes turque et allemande, ce qui isole la Russie.
Pour avoir sous-estimé l’efficacité des sous-marins, des torpilles et des mines, les Alliés sont littéralement traumatisés par les premiers torpillages des U-Boote. Dès le 5 septembre 1914, le croiseur HMS Pathfinder est coulé par l’U-21 devant le Firth of Forth, puis le 26 septembre, l’U-9 de l’Oberleutnant zur See von Weddingen torpille, au large de la Hollande, les croiseurs cuirassés HMS Cressy, Aboukir et Hogue faisant 1600 morts d’un coup! Suivent bientôt la perte du cuirassé flambant neuf HMS Audacious qui saute sur une mine le 27 octobre et le torpillage du vieux cuirassé HMS Formidable. Désormais, la Grand Fleet se replie sur sa base de Scapa Flow et n’en sortira qu’en de rares occasions, pour l’expédition des Dardanelles en 1915 ou la bataille du Jutland.
L’important potentiel des sous-marins
En 1914, les sous-marins étaient considérés par beaucoup d’officiers de marine comme une arme défensive à court rayon d’action au même titre que les patrouilleurs ou les contre-torpilleurs. Les Allemands eux- mêmes ne se rendaient pas encore compte de leur immense potentiel et du bouleversement qu’ils allaient provoquer dans la guerre navale au même titre que l’aviation. Au début de la guerre, l’Allemagne possédait d’ailleurs moins de sous-marins opérationnels – une trentaine environ – que le Royaume-Uni ou la France qui en alignaient respectivement 75 et 67.
À cette époque, les submersibles étaient déjà passés de la coque unique en forme de fuseau à des modèles plus imposants dotés d’une double coque, disposant d’un espace interne plus important et de qualités nautiques considérablement améliorées. Cette dernière caractéristique est capitale, car les sous-marins qui ne plongeaient qu’à une vingtaine de mètres, devaient le plus souvent opérer en surface et ne plonger que pour attaquer ou s’esquiver.
Retrouvez l’intégralité de l’article dans le n°62 en vente en ligne sur www.boutique.soteca-editions.fr.